(Téléchargeable ici en fichier pdf)
Encore
une fois une soirée très enrichissante et conviviale. Nous étions
une vingtaine de personnes. Le nouveau lieu qui nous a accueillis s’est avéré tout à fait adapté à notre besoin puisqu’il
dispose d’un grand parking devant l’entrée et qu’il se trouve
en rez de chaussée, accessible donc aux personnes dont la mobilité
est réduite. Bien que des personnes soient du centre-ville d’Albi
et que nous comprenions qu’elles préféreraient un endroit plus
proche pour elles, nous ne pourrons pas contenter tout le monde. Nous
avons étudié la question.
Il
est finalement convenu que nous
continuerons à organiser les café philo à la Brasserie de Lescure
qui nous a si gentiment accueillis. Le propriétaire des lieux est
prêt à nous ouvrir ses portes à nouveau.
Le
fait est que le mardi 25 avril, date que nous avions convenu ensemble
pour le prochain café philo, est un jour de fermeture nocturne pour
cette brasserie. Son horaire du mardi ne correspondant pas aux heures
de nos événements ; nous vous informons donc que nous
repoussons le prochain café philo au mercredi 26 avril.
L’heure du rendez-vous reste la même : 20h30.
Une
parenthèse : nos événements se déroulaient généralement le
jeudi mais nous modulons nos dates en fonction des organisateurs
d’autres événements de même genre. Nous essayons d’éviter de
tomber sur la même date, donc cette fois-ci notre café philo se
produira un mercredi.
Ainsi
le 26 avril, notre café philo portera sur le thème qui a été
voté : « L’estime de soi et l’estime des
autres ».
Le
compte rendu
À
présent, voici un petit résumé des idées relevées lors de la
discussion publique du 23 mars sur la place des personnes handicapées
dans notre société. Il se peut que des idées entendues autour de
la table soient manquantes, alors nous précisons qu’il s’agit
seulement d’un compte rendu très concis. Nous énumérerons les
informations sans ordre précis, point après point.
-
Face à l’étranger : On craint ce qu’on ne connaît pas.
-
Sur l’attitude face aux gens différents : Chez certains
l’effort est plus naturel que chez d’autres pour communiquer avec
les personnes handicapées.
-
C’est l’environnement qui est inadapté et non la personne. Pour
que l’handicap n’existe plus, il suffit de procéder à des
aménagements.
-
Différence entre « handicap » et « infirmité ».
-
Oser demander de l’aide, ne pas avoir honte de ses faiblesses.
Exemple : un malvoyant qui demande une aide à un passant.
-
Préférence de l’expression « en situation d’handicap ».
-
Les hauts potentiels intellectuels (surdoués et zèbres) : ceux
qui sont dans le « plus », le « trop »
(émotionnellement submergés, en sentiment de décalage sociétal).
-
Question de la reconnaissance du statut de personne handicapée,
souvent pour pouvoir travailler.
-
Le sentiment de vivre aux crochets de la société.
-
L’handicap formaté : il faut avoir une allure d’handicapé
pour être considéré comme ayant droit.
-
Difficulté pour soi, pour l’Autre et pour la famille.
-
La problématique du mot « normal », ou de l’expression
« comme tout le monde ».
-
Différence entre protectionnat propre à la France et fonctionnement
d’autres pays… Dysfonctionnements en France mais beaucoup de
mesures quand même. Dans certains pays, les aides n’existent pas
ou elles sont très faibles. D’où la mendicité comme seul moyen
de subsistance pour les personnes handicapées.
-
Les autres, les gens dits « normaux » peuvent avoir une
attitude de méfiance lorsqu’on leur demande de l’aide.
-
Législation : code de l’urbanisme et de la construction de
l’habitat. Depuis 1972, aménagements obligatoires pour les
handicaps moteurs, obligatoires (sans sanction, donc peu ont appliqué
cette exigence).
Depuis
2010 tous les logements à louer doivent être accessibles aux
personnes handicapées (dimensions de portes, etc.).
-
Dans notre société, deux choses sont génératrices d’handicap :
La
capacité de jugement / comparaison des personnes qui vous entourent
ou que vous rencontrez ;
Et
le devoir d’être ambitieux et de participer à la course à la
réussite.
-
Le rêve d’accomplissement diminué, par exemple sur le plan
professionnel.
-
Obligation d’embaucher des personnes handicapées : des
entreprises préfèrent payer des pénalités plutôt que d’embaucher
des personnes handicapées, étant donné que ces dernières peuvent
rester à vie dans l’entreprise.
-
Existence d’entreprises adaptées : ESAT (ancien CAT) qui sont
des ateliers protégés.
-
Depuis que la Cotorep est devenue la MDPH, les subventions sont
moindres.
-
Se mettre à la place de l’Autre sera toujours un exercice plus ou
moins difficile.
-
Des films : « Mistral Gagnant » (enfants malades) ;
« Papillon ».
-
Souvent il est possible de tirer un atout d’un handicap.
-
Si nous étions plus évolués en tant qu’espèce humaine, nous
regarderions les gens autrement : dans les yeux et non dans les
apparences. Ainsi, il n’y aurait plus de clivage entre « normal »
et « pas normal ».
-
Document recommandé dans le public : « La notion de
handicap et les représentations qu’on en a ».
L’introduction
qui a été donnée par Lynn (moi-même) :
Nous précisons que nous nous
référons ici à notre modèle de société, le modèle standard
communément accepté dans cette région du globe.
En admettant que la société
est autre chose que nous-mêmes, elle est synonyme de « grille
administrative fonctionnelle » selon mon expression. Elle
institutionnalise les rapports entre individus, leur donnant à tous
une classification, un étiquetage. Cela au risque de créer une
diabolisation de la différence en quelque sorte, une marginalisation
de la personne dès lors qu’elle ne répond pas aux impératifs de
travailleur et de consommateur, critères posés par les diktats
établis à l’échelle d’une nation. À cette échelle-là, trop
vaste d’ailleurs, l’individu ne sait plus où trouver sa place,
pour deux raisons qui me viennent à l’esprit à ce jour :
- on est réduit à un numéro
dans un dossier administratif ou/et médical
- la famille humaine cesse
d’être une famille parce qu’on ne sait pas rendre le monde petit
dans notre actuelle société.
Où donc trouver sa place
quand on n’entre pas très bien dans le modèle préconçu ?
Cette question peut ouvrir un
débat sur la façon dont nous pourrions vivre localement pour que
chacun trouve sa place au sein de la famille humaine.
Puisque nous parlons
aujourd’hui des personnes handicapées, nous pouvons considérer le
sujet sous divers angles, par exemple, ceux auxquels je pense :
- l’aide sur le plan
matériel, les aménagements, les facilitations…
- l’attitude psychologique
de l’individu atteint d’une limite, quelle qu’elle soit, une
limite handicapante. En effet, beaucoup d’interrogations
existentielles peuvent subvenir : pourquoi ? Suis-je bon à
rien ? Est-il préférable pour moi de mourir ? Ai-je le
droit au bonheur ? Vais-je me résigner ? Quel est mon
champ des possibles s’il est réduit à néant ? Ou la
comparaison aux autres gens, que l’on envie. Etc.
Ou la force d’exister malgré
tout. Nous pouvons dans ce cas citer des personnalités lourdement
handicapées et qui sont arrivées à de hauts niveaux de
reconnaissance : Stephen Hawking (éminent physicien cosmologue
paraplégique), Nick Vujicik (sans jambes et sans bras, conférencier
écrivain ayant fondé une famille), etc.
Je compte sur vous pour
alimenter ce sujet.
Petite parenthèse, je vous
recommande un film sublime si vous ne l’avez pas déjà vu :
le titre est « intouchable ». Il illustre la façon dont
un handicapé cesse de se sentir handicapé ou d’être une
demi-personne lorsqu’il rencontre un individu qui s’adresse à
lui sans attitude de compassion ni de pitié ni de condescendance.
- Ensuite l’attitude des
autres : certains se sentent gênés et évitent de s’impliquer
avec les handicapés, alors que d’autres veulent travailler dans le
milieu handicapé, et que d’autres encore estiment la personne
handicapée autant qu’une personne valide, sans différenciation et
sans éprouver de gêne.
- Les associations, les
organismes, la reconnaissance, le statut…
- Les diagnostics
limitatifs...
Enfin, qu’est-ce qu’un
handicap ? Cela peut prendre plusieurs noms. Une invalidité
plus ou moins grande, une fragilité, physique ou psychologique.
Quelle est votre attitude face
à l’handicap des autres ?
Ou bien votre attitude face à vos limites ou vos handicaps ?